
Le Pont Mémorial de Fismes
Les premières heures de Fismes se sont passées à Fismette. En effet, des traces d’habitation concernant Fines Remorum, ancêtre de Fismes, se situent sur la rive droite de la Vesle. Peu à peu, la ville s’étend sur la rive gauche, prenant une ampleur importante.
Un pont doit permettre de rassembler les deux parties de la ville par delà la Vesle. Ce trait d’union est le Pont qui nous intéresse aujourd’hui.
D’après l’étude de Chalette en 1824, le pont, au XIXème siècle, possède cinq arches. Il est l’héritier, vraisemblablement d’un pont de bois, érigé bien des siècles auparavant. Les rois de France (sauf les derniers), venant de Paris, puis de Soissons, gagnaient Fismes par le nord, longeant « la blanche tâche », le moulin Moineau, et traversant la Vesle pour se rendre au centre ville.
Le pont de 1914 n’a plus que deux arches. Lors de l’attaque des allemands en septembre, le génie français le fait sauter, ce qui n’empêchera pas les allemands de franchir la rivière… à gué. Sur ordre du Baron Von Kron, la mairie fait restaurer le pont. Quelques jours plus tard, les français le reprennent.
En 1916, le génie français fait une réfection complète. Les allemands attaquent en mai 1918. le 28, le pont est définitivement anéanti. En août, les américains contre-attaquent, le 12 et le 28, et le 4 septembre, les allemands sont définitivement repoussés.
Les américains reviennent quelques années plus tard pour ériger un nouveau pont auquel ils adjoignent deux statues monumentaires et des lanternes qui leur en coûtera 42 700 dollars.
Cet édifice est l’un des seuls – si ce n’est le seul – Pont Monument aux Morts de France.
En juin 1940, sous la poussée allemande, le pont saute une nouvelle fois. Une passerelle de fortune sera installée pendant l’occupation et restera bien après la libération.
En 1946 un nouveau pont, toujours provisoire, est installé.
En 1947, l’Etat de Pennsylvanie décide de participer à la reconstruction du pont. Mais en 1954, rien n’étant certain, il est décidé de reconstruire le pont sans ses parties monumentales et sans les Américains. La tête amputée de la statue de la paix devait donc le rester jusqu’en 1994.
La reconstruction définitive ne commence qu’en 1955 pour un montant de 18.200.000F de l’époque.
En 1994, à l’occasion de l’anniversaire de la libération de Fismes de1944, les premiers travaux de restauration commencent. Les colonnes de chaque côté de la chaussée, le parapet moulé aux formes de l’époque, et les lanternes des Morts témoignent de cette réussite.
Les trois Hôtels de Ville de Fismes
Les fismois ont entrepris la construction de trois hôtels de ville :
le premier en 1347, le second en 1912, et le troisième et actuel en 1928
1347- Le Premier Hôtel de Ville
Il était composé d’une grande salle voûtée et ouverte par trois grandes arcades sur la rue de la « Huchette » et la rue des « bouchers » et par une seule à l’ouest.
L’extrémité opposée était formée par un mur où se trouvait encastré le « pilori » ( haute et large dalle de pierre ) à la base duquel était scellé un robuste anneau de fer.
La partie supérieure du bâtiment comprenait une salle destinée au bailliage et une grande salle des pas perdus. Elle fut surplombée en façade d’un petit beffroi en charpente, datant de 1664.
La porte d’entrée de ce premier étage donnait sur unperron que supportait une voûte cintrée, et on y accédait par un double escalier.
Au XVII siècle, à la suite probablement de la destruction de la tour et du château, on construisit sous la halle de l’Hôtel de Ville une prison, qui occupa environ la moitié de la troisième arcade.
A l’occasion du sacre de Louis XVI, il fut décidé d’élargir et de rehausser les Portes de Paris et de Reims, d’abattre les maisons en saillie afin de faciliter la réception du futur roi et de sa suite.
La municipalité profita de ces travaux pour effectuer la mise à l’alignement de la place « Lamotte », et l’acquisition de trois maisons contiguës à l’Hôtel de Ville.
1912- Le Second Hôtel de Ville
Vers le milieu du XVIIIe siècle, le délabrement était tel que l’on prévoyait la construction d’un nouveau bâtiment.
-premier projet en 1767
-d’autres suivirent : en 1770,1773 et 1861 avec l’ouverture d’une brèche dans le mur d’enceinte de la ville pour aboutir entre la place « Lamotte » et la gare de la nouvelle implantation de la ligne du chemin de fer Reims-Soissons.
Il faut attendre une délibération du 2 février 1910 pour lancer le projet définitif, qui fut approuvé le 9 mars 1911.
C’est le 16 novembre 1912, que fut inaugurée la nouvelle construction de l’architecte M. Malgras de Saint Quentin, un Hôtel de Ville style Renaissance, comprenant au dessus du sol, un rez de chaussée, un premier étage et un second mansardé, qui malheureusement ne reçut les fismois que pendant 6 ans, et fut presque entièrement détruit aux bombardements de 1918.
1928- L’Hôtel de Ville actuel
Deux projets de reconstruction furent présentés à la ville de Fismes le 8 mai 1922. Le projet A fut retenu, qui permit de reconstruire les étages supérieurs sur la base du rez de chaussée, mais il faudra attendre le Conseil Municipal du 22 janvier 1927 pour lancer les travaux.
L’Hôtel de Ville actuel fut inauguré en 1928.
Texte extrait de « Images de Fismes »